ZERO BLACK-ROT

ZERO BLACK-ROT

Un continuum de la boite de Pétri jusqu'à la vigne

En France, le Black rot (Guignardia bidwellii) est considéré comme une maladie secondaire de la vigne pourtant elle contribue à la dépendance aux produits phytopharmaceutiques (PP) et occasionne parfois des pertes de récolte et une diminution de la qualité des vins. Le retrait des substances les plus préoccupantes dans le cadre du plan Ecophyto II+ pourrait changer ce paradigme et mettre les viticulteurs dans une situation d’impasse technique.  En effet, à ce jour, les solutions envisagées pour limiter l’usage des PP contre le mildiou et l’oïdium telles que l’utilisation de variétés résistantes, le recours à l’agriculture biologique et l’utilisation de solutions alternatives (biocontrôle et PNPP) ne permettent pas une protection satisfaisante contre le black rot. Ces changements de pratiques associés au réchauffement climatique pourraient favoriser une extension de la zone de nuisibilité du black rot vers les vignobles du Nord de la France.

Notre projet s’inscrit dans la dynamique du plan Ecophyto II+ pour accompagner et pérenniser le déploiement des variétés résistantes et le développement de l’agriculture biologique et intégrée. Le projet « Zéro black rot » a pour objectif de proposer des itinéraires de protection du vignoble contre le black rot sans produits phytopharmaceutiques classés CMR (Cancérogène, mutagène et reprotoxique) ou suspectés perturbateurs endocriniens. Le projet doit permettre d’identifier des biosolutions actives contre le black rot et de les intégrer aux itinéraires techniques des viticulteurs. Cette intégration sera appuyée par une évaluation indépendante des modèles épidémiologiques indispensable pour positionner au mieux ces nouvelles biosolutions. A terme, des règles de décision seront proposées à la filière viticole pour optimiser l’utilisation de ces biosolutions seules ou en association dans nos systèmes viticoles. Les connaissances acquises dans le projet pourront être intégrées à des outils d’aide à la décision.

Le projet se découpe en 5 actions qui sont une action de gestion du projet et de ses productions (Action 1), une action pour évaluer d’une manière indépendante les modèles épidémiologiques black rot (Action 2) et 3 actions allant du laboratoire jusqu’à l’évaluation de stratégies chez les viticulteurs (Action 3 – 4 – 5). L’action 3 criblera les produits présents dans la liste biocontrôle, la liste des substances de base approuvées et la liste des substances naturelles à usage biostimulant au laboratoire et en condition semi-contrôlée. L’action 4 évaluera l’efficacité de diverses biosolutions seules ou en stratégie de lutte contre le black rot. Les candidats proviendront de l’action 3 et de l’expertise de l’ensemble des partenaires.  L’action 5 s’appuiera sur un réseau de parcelle chez les viticulteurs pour évaluer les stratégies les plus performantes dans des conditions de production.  Les aspects techniques, économiques et environnementaux seront pris en compte pour une adaptation fine au cadre de contrainte des viticulteurs. Le lien entre la recherche fondamental (INRAE), l’institut Français de la Vigne et du Vin et les agents du développement (Chambres d’agriculture) sera renforcé.