Les fortes pressions parasitaires d’épidémie de mildiou observées certaines années, combinées aux difficultés rencontrées pour prédire le niveau d’attaque à la parcelle, renforcent l’utilisation préventive de fongicides (dont certains s’avèrent in fine inutiles) tout en freinant l’adoption de pratiques alternatives, plus risquées en l’état actuel des connaissances. Il est donc nécessaire de produire de nouveaux indicateurs épidémiques améliorant l’estimation des risques à la parcelle, afin que chaque viticulteur puisse protéger son vignoble sans porter atteinte à sa santé et plus globalement à son environnement, et sans mettre en péril son exploitation.

L’UMT SEVEN développe depuis 2019 une technique de capture et quantification de l’inoculum de mildiou dans l’air dont le potentiel pour moduler la protection phytosanitaire est très prometteur (Douillet et al., 2023). Ce dispositif a été déployé au plus près des besoins de la profession dans un réseau de surveillance territorial en Nouvelle-Aquitaine (« Réseau VISA », Laurent et al., 2022). Le caractère participatif du réseau permet, au-delà des retours individuels, de mutualiser les données (et la gestion du risque) à l’échelle régionale. Dans ce projet, nous capitaliserons sur cette nouvelle technique et sur le réseau de surveillance mis en place pour, d’une part, caractériser finement la dispersion de l’inoculum du mildiou et, d’autre part, évaluer la plus-value des données de sporée issues du réseau pour améliorer la prédiction de la pression épidémique.

Estimer la “fonction de dispersion” du mildiou renseigne à quelle distance, et avec quelle probabilité, se dispersent les spores émises par une plante source infectée. Ces informations permettront de mieux appréhender la contribution relative des contaminations extra et intra-parcellaires et de mieux dimensionner le réseau de mesure de la sporée aérienne. Nous évaluerons également si la prise en compte des données de sporée aux échelles parcellaires et régionales améliore la prévision du risque à la parcelle et, plus généralement, aide au pilotage de la protection sanitaire au vignoble.

En répondant à ces questions, le projet SPIRIT accompagnera les viticulteurs dans la mise en place de pratiques de protection du vignoble plus vertueuses pour l’environnement tout en maintenant les niveaux de protection sanitaires.